Les débuts du Vélo
La draisienne
Le 12 juillet 1817, un allemand de 32 ans, le baron Karl Drais assis à califourchon
sur une poutre en bois reliant deux roues parcourt avec sa machine 14,4 km en une
heure par action de ses pieds sur le sol.
Cette machine appelée communément en France draisienne est brevetée en 1818 sous
le nom de "vélocipède" puisque son but est "de faire marcher une personne avec une
grande vitesse" (véloce = rapide, pède = pied). Comme toutes les machines de ce genre,
elle était propulsée par la poussée des pieds du conducteur sur le sol. Lorsqu'il était
en mouvement, le conducteur pouvait avancer en roue libre, en particulier dans les pentes.
La machine était munie d'une selle réglable et d'une direction à pivot pour orienter la
roue avant. Une planchette, située juste derrière la roue avant, servait de support d'appoint
pour pousser et diriger la draisienne. Pour arrêter, le conducteur freinait avec les pieds.
Son succès fut éphémère. Elle connut sous la Restauration un grand succès d'amusement et
de curiosité surtout à Londres et à Paris.
Peu après, le concept fut retenu par des fabricants britanniques, notamment Denis Johnson
de Londres. Celui-ci fit preuve d'une grande habileté commerciale en créant une école de
conduite où les clients potentiels allaient apprendre à conduire la nouvelle machine.
Le vélocipède ne retrouva les faveurs du public que le jour où les inventeurs comme
Michaux le dotèrent de pédales.
Le premier vélocipède à pédale
Paris, mars 1861 : un chapelier apporte à Pierre Michaux, serrurier, une draisienne
à la roue avant défaillante pour réparation. L'un de ses fils Ernest l'essaye et se plaint
du désagrément qu'il éprouve une fois lancé pour garder les jambes levées. Pierre suggère
alors de poser des repose-pieds, ou plutôt "un axe coudé dans le moyeu de la roue" qui le
fera "tourner comme une meule". Ainsi une invention simple mais primordiale vit le jour :
la pédale.La roue avant devient motrice. Ils équipent la pédale d'un petit poids pour
qu'elle reste toujours horizontale. Ils allègent leur machine en remplaçant le bâti en bois
par un bâti en fonte. Ils équipent les roues d'un patin à frein appliqué directement sur le
cerclage en fer. Ce frein est actionné en tournant les poignées du "dirigeoir" (guidon).
Sur certains modèles, la selle suspendue est réglable en hauteur. En 1868, ils déposent le
brevet de la pédale qui équipe leur Michauline. En 1869, ils vendent leur brevet aux frères
Olivier qui fondent la Compagnie Parisienne où le vélocipède du Musée Auto Moto Vélo a été
fabriqué.
Le grand Bi
On cherche alors à rendre le vélocipède plus rapide. Comme les pédales étaient fixées de part
et d'autre du moyeu de la roue avant, il fallait augmenter le diamètre de cette roue motrice
pour accroître la distance parcourue à chaque coup de pédale. Alors le diamètre de la roue avant
ne cessera d'augmenter tandis que celui de la roue arrière diminuait son rôle se limitant à
permettre l'équilibre de l'ensemble. Ainsi naquit le grand bi dans les années 1870.
Puis le grand bi en bois fut remplacé par le grand bi en acier. Vers 1875, le français
Jules Truffault allégea jantes et fourches en les fabricant creuses à partir d'un stock
déclassé de fourreaux de sabre et construisit une machine en remplaçant les lourds rayons en
bois par des rayons métalliques en tension.
En 1881, le grand bi atteint presque la perfection et pèse pour les modèles de course
10 à 11 kilogrammes ! Cependant, l'hypertrophie de la roue avant (on arrivera à des roues de 3
mètres de diamètre !) pose des problèmes de sécurité. Que les premiers spécimens, voulant
échapper à la logique équilibriste des grands bi se soient appelés safety ou bicycle de sûreté
confirme à quel point la hantise des chutes imposait le besoin d'engins plus proche du sol.
La chaine
La bicyclette telle que nous la connaissons, avec ses roues de diamètres égales et sa
traction par chaîne apparut aux début des années 1880. Cependant, elle se différenciait de nos
vélo actuels de par son cadre en croix.
Le premier cadre d'aujourd'hui
A partir des années 1890, la figure géométrique en triangulation des cadres s'imposa : le
vélo d'antan ressemblait alors énormément au nôtre mais ressemblait seulement. Un grand nombre
d'évolutions discrètes mais majeures devaient encore voir le jour : la roue libre, le
pneumatique démontable, le changement de vitesse...